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Ce n'est pas la Sibérie que vous pensez connaître…

En fait, ce n'est pas la Sibérie du tout !

En Russie, le territoire à l'est du lac Baïkal - ce gouffre d'eau douce au milieu du pays - est l'Extrême-Orient russe, et non la Sibérie. C'est une vaste région d’environ deux fois la taille de l'Inde, une vaste forêt insondable, intersectée par d’innombrables rivières.

C’est dans la frange méridionale de ce coin mal connu et peu visité du globe que s’écoule l’Amour. D’abord frontière naturelle avec la Chine, le 4ème fleuve de Russie par sa longueur (4 354 km), il finit par entrer définitivement en Russie où il se jette dans le détroit de Tartarie, sur la mer d’Okhotsk, en face de l’île de Sakhaline. Il coule alors sur une terre aux climats contrastés, associant faune et flore nordiques et quasi-tropicales, une enclave pour certains des animaux et plantes les plus rares de la Terre. Le tigre de Sibérie, seigneurs des lieux, est le plus emblématique. La vallée de l’Amour, depuis plusieurs siècles, a connu conquêtes et reconquêtes. Autrefois partie intégrante de la Manchourie, jadis convoitée par les européens, revendiquée par la Chine, ici la vie est loin d’être un long fleuve tranquille.

La population est concentrée sur les rives du fleuve, sources de subsistance et d’échange. Cosaques dès la fin du XIX siècle, puis fonctionnaires et colons, parfois volontaires, attirés par la promesse d’un nouvel Eldorado, ou encore indésirables, prisonniers d’état, bannis, condamnés à l’exil ou au goulag sous l’aire soviétique,…, tous s’y sont largement implantés. Ils y ont rencontré des peuples autochtones, Nanaï ou Goldes, Oulthes, au mode de vie ancestrale, vivant en parfaite symbiose avec leur terre.

De nos jours, suite à l’effondrement de l’empire soviétique, cet assemblage de communautés est livré à lui-même. L'exploitation clandestine des ressources naturelles et le braconnage, sources d’enrichissement non négligeables, sont devenus au fil du temps, des pratiques courantes. Les peuples autochtones, minoritaires, voient peu à peu disparaître leurs traditions et leur culture. L’habitat naturel de nombreuses espèces est au mieux dégradé, voire détruit. C’est tout un écosystème, aussi riche que fragile, qui est en péril.

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